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Louis : Le Monde a consacré une double page et son édito à cette mémoire et en même temps publie une publicité honteuse d'un collectif sur la "vérité sur les crimes du FLN". Connaissez-vous ce collectif ?
Non, je ne connais pas ce collectif. Il y a une multitude de petits collectifs qui continuent d' la flamme de l'Algérie fran?aise, mais que je ne connais pas personnellement. Certains de ces collectifs sont liés à l'extrême droite.
Victor : Le de la guerre d'Algérie est-il encore présent chez les populations d'origine algérienne vivant en France ?
: J'appartiens à une européenne d'Algérie essentiellement ouvrière, où certains ont été membres du algérien et [url=http://www.giuseppezanottipaschere.com]giuseppe zanotti soldes[/url] incarcérés pendant la période vichyste. Toutes ces familles étaient très modestes, pour ne pas pauvres. Une fois en France, ils sont devenus exploiteurs, grands propriétaires fonciers. N'y-a-t-il pas un travail d'histoire à afin de rétablir une certaine vérité sur la question du peuplement européen ?
Je n'ai pas pu ce film. Il n'a pas été projeté devant des critiques ou des historiens avant sa projection aujourd'hui à Cannes.
Aurélie : A propos de l'écriture d'une histoire commune, travaillez- avec des chercheurs et historiens d'Algérie?
Houda : Pourquoi, près de cinquante ans après la déclaration d'indépendance de l'Algérie, les deux pays ont-ils toujours du mal à sereinement la lumière sur leur passé ?
Il est vrai que les Algériens aujourd'hui connaissent bien mieux [url=http://www.fibmilano.it]woolrich outlet[/url] la société fran?aise, ses élites politiques ou ses équipes sportives, alors que les Fran?ais eux ne connaissent pratiquement rien des élites culturelles algériennes, des écrivains ou sportifs, des chefs d'entreprise ou hommes politiques. Il y a là un [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] déséquilibre. Mais je ne crois pas que le simple exercice footballistique permettra de ce déséquilibre. D'abord parce que le devient de plus en plus un transnational : les équipes, les clubs, dans chacun des pays, sont composées de joueurs venus des quatre [url=http://www.ktbruce.co.uk/hollisteroutlet.php]hollister[/url] coins du monde, et chacune des équipes nationales est maintenant composée de joueurs qui pour la plupart évoluent dans des clubs étrangers. Je vois mal comment le nationalisme pourrait éclore avec la dispersion de tous ces joueurs à l'étranger...
L'objectivité est un but à , bien s?r ; il faut s' au plus près de la vérité historique, et le courage de la , comme le disait Jean Jaurès.? Et en même temps, entre en jeu une part de subjectivité dans l'écriture de l'histoire – [url=http://www.ktbruce.co.uk/hollisteroutlet.php]hollister outlet[/url] le vécu, les engagements, les désirs de connaissance à du présent...
Fati : Peut-on réellement être objectif en matière d'histoire ?
Vous avez parfaitement raison d'évoquer ce problème , de cette [url=http://sns.wangdians.com/home.php?mod=space&uid=229843][/url] image collée aux Européens de "colons", alors que la plupart avaient un niveau de vie inférieur aux habitants de la métropole. Cela, je l'ai écrit il y a déjà vingt ans dans mes ouvrages, à la suite, bien s?r, des écrits d'Albert Camus, qui, lui-même issu d'un milieu très pauvre, expliquait la destinée des Européens d'Algérie à travers ses , notamment Le Premier Homme. Mais Camus a aussi eu la force de "traverser le miroir" et d'évoquer la misère des Algériens dans Misère de la Kabylie. Le travail de l'histoire, c'est de toutes les souffrances, de de rétablir des vérités, mais de ne pas dans la concurrence des mémoires en privilégiant une mémoire plut?t qu'une autre. Le drame de l'écriture de l'histoire de l'Algérie, de mon point de vue, c'est le glissement vers un communautarisme mémoriel.
Mais aujourd'hui, ce qui est à mon sens le plus important en Algérie, ce sont les témoignages, les autobiographies d'acteurs, qui sont publiées en grand nombre depuis une quinzaine d'années. Ce sont des documents exceptionnels, en fran?ais ou en arabe, qui nous disent la vie quotidienne des Algériens pendant cette période, les motivations d'engagement, les duretés et les faiblesses dans les maquis ou à l'extérieur de l'Algérie, ou la vie des immigrés algériens en France. Cette masse autobiographique fabrique des archives très précieuses pour l'historien. Et puis il y a aussi les témoignages oraux : par exemple, pour les besoins de mon Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens [L'Harmattan, 1985], j'ai recueilli plus d'une centaine de témoignages de militants algériens, dont beaucoup ont aujourd'hui disparu.
Benjamin Stora est historien spécialiste du Maghreb et auteur de l'ouvrage La Gangrène et l'Oubli (éditions [url=http://www.ktbruce.co.uk/barbourjackets.php]barbour[/url] La Découverte).
Edith : Quelle mesure venant du gouvernement fran?ais aiderait les Algériens à dépasser leur frustration ou leur douleur ?
Dans chacun des deux pays, cette guerre a été un moyen de légitimation . En France, ne l'oublions pas, la guerre d'Algérie a été le moment de la construction des institutions de la Ve République, qui a donné de grands pouvoirs au président de la République – pour une guerre, par exemple – et a abaissé le r?le du Parlement. La France d'aujourd'hui fonctionne sur des institutions qui ont été créées au temps de cette guerre.
Je travaille avec des historiens algériens, dont une partie vit en France et une partie vit en Algérie. Parmi les historiens algériens qui vivent en France, il y a bien s?r , qui a dirigé un ouvrage collectif rassemblant trente historiens fran?ais [url=http://www.socceranchor.com/index.php?option=com_blog&view=comments&pid=636828&Itemid=0]hollister Après le printemps arabe , quel rebond[/url] et algériens publié en 2004. Il y a aussi des historiens qui sont en Algérie et qui travaillent dans des conditions difficiles, comme , qui dirige une revue traitant de sujets tabous en Algérie.
Oui, on peut d'autres mots que "présence" : on peut d'un système colonial, qualifié "d'injuste" par le président de la République , dans son discours à Constantine en décembre 2007.
Oui, vous avez raison, les harkis apparaissent comme les témoins que l'on cherche à de ce drame terrible. Ils avaient choisi la France, pas seulement par amour du drapeau fran?ais, mais aussi et plus simplement parce qu'ils voulaient attachés à leur village et à leur . La plupart, lorsqu'ils sont arrivés en France, connaissaient moins bien le fran?ais que les immigrés algériens présents en métropole depuis dix ans. Ils étaient des paysans, en armes, contre d'autres paysans [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister sale[/url] en armes, qui eux avaient choisi le camp de l'indépendance et de la nation algérienne. La tragédie des harkis a été cachée et dissimulée pendant très longtemps.
Rym : Quel r?le pourraient les binationaux (jeune génération) ?
Le gouvernement envoie des signaux contradictoires. D'un c?té, il y a la remise [en 2007] aux autorités algériennes des cartes indiquant les mines posées aux frontières marocaines et tunisiennes pendant la guerre d'Algérie ; la restitution par l'INA d'archives audiovisuelles sur l'Algérie. De l'autre c?té, il y a des discours affirmant le r?le positif de la colonisation fran?aise en Algérie. Cela désoriente les opinions publiques fran?aises et algériennes.
En Algérie, c'est la guerre qui légitime le politique, et non pas l'établissement d'un régime démocratique par les urnes. Le poids de l'histoire est donc pesant dans le rapport aux institutions politiques dans les deux pays. En France, c'est là un "secret" de cette origine [url=http://cgi.ebay.co.uk/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=330564537225&ssPageName=STRK:MESE:IT]hollister france Des maîtress[/url] des institutions. L'oubli de cette séquence fondatrice domine. En Algérie, au contraire, c'est la "surcommémoration" qui domine ; le trop-plein d'histoire, quelques fois falsifiée, qui légitime le et envahit tout l'espace public.
Il y a des gestes symboliques forts qui peuvent au niveau de la reconnaissance des actes qui ont été commis, notamment pendant la guerre d'indépendance algérienne – comme par exemple les disparus de la bataille d'Alger (3 000 Algériens disparus en 1957), comme le déplacement des populations civiles (près d'un million de paysans algériens ont été déplacés par l' entre 1956 et 1961)... Sans les expériences atomiques au Sahara, dans les années 1960. La simple reconnaissance de ces faits est pour moi quelque chose de très important et permettrait d' cette sorte de réconciliation mémorielle. Les discours des ambassadeurs de France en Algérie en 2005 et en 2008, caractérisant des événements effectifs comme des massacres épouvantables, sont des signes qui vont dans cette voie.
Jarjar :? La va une lumière intéressante sur ce sujet. C'est étonnant de combien les Algériens, qui supportent leur équipe, soutiennent aussi les Bleus. On ne peut pas la même chose des supporteurs fran?ais... Pensez-vous cependant que ce type d'événement contribue à une unité nationale, à fédérer, comme on a pu le du Mondial 1998 ?
La pomme : Avez-vous vu le film de , Hors-la-loi ?
Oui. Les immigrés algériens en France, dans leur immense [url=http://www.ktbruce.co.uk/mulberrysale.php]mulberry outlet[/url] majorité, ont été des partisans du nationalisme algérien pendant la guerre, que ce soit dans le soutien au FLN [Front de libération nationale] ou au MNA [Mouvement national algérien, rival du FLN]. J'ai trouvé dans les archives de , établi en [url=http://www.osterblade.com]moncler sito ufficiale[/url] 1961, le chiffre de 130 000 cotisants à la fédération de France du FLN. C'est un chiffre énorme, rapporté au [url=http://www.mxitcms.com/abercrombie/]abercrombie milano[/url] chiffre de 350 000 Algériens vivant en France à ce moment-là. Il y avait certes de la contrainte dans cette levée d'un imp?t révolutionnaire, mais aussi beaucoup d'enthousiasme et d'espoir pour l'indépendance de l'Algérie. La déception a été grande après 1962 – en particulier avec l'établissement d'un régime autoritaire –, mais le sentiment nationaliste ne s'est pas affaibli et s'est transmis aux jeunes générations.
Charles : Bonjour. Je suis fils de harki. Mon père m'a élevé dans l'amour de l'Algérie, malgré son histoire et le comportement des autorités algériennes et fran?aises. J'ai des amis algériens et eux-mêmes sont choqués du [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] traitement que la France a infligé à nos parents. Ils sont aussi tristes devant le malaise des autorités algériennes quand il s'agit d'évoquer la question des harkis. Pourquoi la France et l'Algérie refusent-elles d' cette page douloureuse ? N'est-ce pas les gouvernants de ces deux Etats qui entretiennent cette guerre des mémoires ?
Ils peuvent un r?le très important dans le dépassement de ces conflits mémoriels. Ils n'ont pas vécu cette guerre et son cortège d'atrocités. Ils peuvent un r?le également sur le terrain de leur appartenance culturelle multiple, ce qui peut être un enrichissement pour les deux s. C'est ce potentiel humain que les deux pays devraient , plut?t que de se dans une interminable guerre de mots.
: La question des rapports franco-algériens est beaucoup plus complexe que celle des rapports franco-allemands, dans la mesure où l'Algérie a existé et émergé comme nation dans une guerre contre la France. Pour les Fran?ais, au contraire, l'Algérie était partie intégrante du territoire fran?ais. Pour la France, la perte de l' a été vécue comme un drame national intérieur. Pour les Algériens, la guerre [url=http://www.jeremyparendt.com/Barbour-Paris.php]barbour pas cher soldes[/url] a été vécue comme un acte fondateur de la nation. C'est pourquoi les semblent si lointains et irréconciliables à première vue. Cela n'a pas été une guerre entre deux nations constituées. Mais une guerre livrée par un parti nationaliste contre une présence jugée coloniale.
Barkat : Pourquoi le gouvernement fran?ais ne dépasserait-il pas la vision de l'extrême droite, en ouvrant le débat sur un véritable travail de mémoire avec les Algériens ?
Mali : "Présence jugée comme coloniale"... peut-elle être jugée autrement ?