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Sise depuis 1957 à , dans le Maryland (nord-est), la NSA, premier employeur de mathématiciens des Etats-Unis, vit en vase clos sur 140 hectares, avec son [link widoczny dla zalogowanych] propre bureau de poste, sa propre caserne de pompiers et même ses propres forces de . Le secret de sa toute-puissance?? Le secret, précisément. A telle enseigne que le sigle "NSA" a fait par le passé l'objet de détournements évocateurs. NSA, comme "Never " ("Ne jamais rien dire") ou "No " ("Une telle agence n'existe pas"). ?
A 61 ans, cet homme au caractère réputé impénétrable règne depuis le 30 juillet 2005 sur la tentaculaire Agency (NSA), l'Agence de sécurité nationale américaine créée en toute discrétion le 4 novembre 1952 par le président . Une authentique machine de (cyber)guerre aujourd'hui dotée d'un arsenal d'espionnage sans précédent, comme l'a rappelé l'affaire Snowden, du nom de cet ancien consultant ayant livré en p?ture certaines des méthodes de surveillance peu avouables de l', dont le système d'écoutes Prism.
A l'origine, Keith Alexander ne se destinait pas à une telle carrière militaire. Ni, a fortiori, à la tête de "Crypto City", l'un des autres surnoms de la NSA, dont la cryptographie est le c?ur de métier historique. Tout juste aspirait-il à son dipl?me de l'académie de West Point, l'équivalent américain de Saint-Cyr, et à dans l' "pendant cinq ans". Son travail en en qualité de jeune du renseignement, qui plus est en pleine guerre froide, va la donne et lui de nouvelles perspectives.
Dans les hautes sphères politiques, Keith Alexander suscite un mélange de crainte et respect, observe le journaliste. Un peu comme Hoover en son temps, mais avec une différence de taille. "Pour autant que l'on sache, Keith [link widoczny dla zalogowanych] Alexander n'a jamais exercé un chantage quelconque sur qui que ce soit, comme l'aurait fait l'ancien directeur du FBI [de 1924 à 1972]. Par ailleurs, il dispose d'un accès bien plus large aux communications privées. Hoover était très loin d' les mêmes capacités en termes d'écoutes ni le même degré d'influence", glisse-t-il, précisant que "ce que Keith veut, Keith l'obtient".
Ses contempteurs le soup?onnent de tirer parti de cette double casquette pour subrepticement la supériorité [link widoczny dla zalogowanych] des Etats-Unis sur la Toile. Une accusation infondée?? "Bien au contraire. L'objectif ultime du Cyber Command est de le cyberespace, comme la Navy domine l'espace maritime. Toutes ses équipes s'investissent pleinement dans cette mission", souligne M. Bamford.
Lire : "
Les chiffres qui entourent cette institution aux "grandes oreilles" sensiblement plus développées que celles de la CIA sont vertigineux. Et en est le premier bénéficiaire. Qu'on en juge plut?t?: plus de 37?000 employés sous ses ordres – contre environ 7?600 à la création de l'agence –, un budget prévisionnel de 4,7 milliards de dollars (3,6 milliards d'euros) dévolu aux cyberopérations pour 2014 (le budget total, classé secret, est estimé entre 6 et 10 milliards de dollars) et au moins 1,7 milliard de courriels, conversations téléphoniques et autres types d'échanges interceptés chaque jour dans le monde, selon et , auteurs de America, une vaste consacrée à la croissance du renseignement américain après 2001.
Récemment, ce dernier a laissé qu'il pourrait son poste [link widoczny dla zalogowanych] l'année prochaine, après neuf ans de "bons et loyaux ", un record dans la communauté feutrée du renseignement. Bien que l'intéressé se soit enorgueilli le mois dernier d' fait échec à "plus de cinquante actes terroristes potentiels" depuis les attentats du – chiffre évidemment invérifiable – s'esquisse déjà, en filigrane, un bilan contrasté. "Certes, il aura porté la NSA à un niveau de puissance inégalé, reconna?t M. Bamford. Mais, au cours de son règne, l'agence aura également connu deux scandales majeurs : Stellar Wind en 2005 sous l'ère Bush, un programme destiné à les communications de citoyens américains, et celui des écoutes en 2013 sous l'ère Obama." A l'Ouest, finalement, [link widoczny dla zalogowanych] rien de très nouveau...
Dès lors, son ascension sera météoritique. Jusqu'à l'obtention, en mai 2010, du prestigieux grade de général quatre étoiles. Sa force?? su s' à un environnement technologique en perpétuelle mutation. Une capacité rare, dont témoignent son cursus académique?et ses dipl?mes, foisonnants?: un MBA, ainsi que trois autres masters, en physiques, guerre électronique et stratégie de sécurité nationale.

DOMINER LE CYBERESPACE
Son surnom, "l'empereur Alexandre", ne doit rien au hasard. Et il est sans doute loin d'être usurpé, au regard des prérogatives dont il jouit.?Si Alexandre le Grand, dans l'Antiquité, mit en coupe réglée la et la Perse par la force, Keith Alexander n'a nullement forgé sa légende par le fer et le sang... mais il peut, à sa fa?on, se de lui aussi un empire.

Aux "data centers" d'Augusta (), San Antonio (Texas) et Oahu (Hawa?) s'ajoutera bient?t un [link widoczny dla zalogowanych] immense complexe de stockage de données à Bluffdale, dans l'Utah (ouest), dont le co?t avoisine les 2 milliards de dollars. Le site, encore en construction, devrait en septembre. En théorie, il disposera d'une capacité de 5 zettaoctets (1 zettaoctet?= 1021 octets). De quoi , via [link widoczny dla zalogowanych] des serveurs surpuissants, un siècle de communications mondiales véhiculées par Internet. Des moyens colossaux tendus vers un seul objectif?: "défendre la nation" et protéger le peuple américain. "A l'heure actuelle, cela inclut le cyberterrorisme, le informatique et les virus débilitants. Nos ennemis cherchent en permanence à nos informations numériques et à la sécurité des Etats-Unis", indiquaient les hiérarques de la NSA dans un paru en novembre 2012, à l'occasion de son 60e anniversaire. ?

"Tout [link widoczny dla zalogowanych] sur tout, partout." L'ambition aujourd'hui affichée par "Keith le geek", et qu'il martèle tel un [link widoczny dla zalogowanych] mantra à ses rares interlocuteurs, est à l'image des capacités de l'agence qu'il supervise?: démesurée. Mais cette boulimie de se heurte à des résistances de plus en plus vives. [link widoczny dla zalogowanych] D'autant que, non content de fermement les rênes de la NSA, il [link widoczny dla zalogowanych] pilote aussi, depuis 2010, le Cyber Command, une entité spéciale de 900 personnes (et peut-être 4?000 de plus à brève échéance) chargée de des cyberopérations dites de " active". Comprendre?: la perturbation, la dégradation, voire, le cas échéant, la destruction de réseaux ennemis. ?
"Depuis , où il faisait partie de la promotion 1974 de et , devenus eux aussi généraux quatre étoiles [le premier est ancien patron de la CIA, le second, chef d'état-major des armées des Etats-Unis], il a passé l'ensemble de sa carrière dans le renseignement, et plus précisément le renseignement électronique. Au sein [link widoczny dla zalogowanych] de l'ée, il est difficile de quelqu'un qui dispose d'une telle expertise dans ce domaine", explique le journaliste et écrivain , fin connaisseur des arcanes de la NSA.
CAPACIT? D'ADAPTATION
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